Une étude britannique publiée sur le site PLoS One montre que les orques aident les albatros à se nourrir en mer
Avec ce titre, on pourrait s’attendre à une fable de la Fontaine cétacéenne… Désolé pour les amoureux de la poésie, il n’en est rien : cette fable de la nature nous conte la manière dont les espèces s’associent dans le fragile équilibre de notre écosystème.
L’étude réalisée par une équipe de recherche internationale permet de mieux comprendre comment les albatros, qui peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres en quelques jours pour trouver de la nourriture, localisent leurs proies en plein océan.
Les chercheurs ont fixé des caméras hyper-légères (une photo prise toute les 30 secondes) sur le dos de plusieurs albatros afin de suivre leurs pérégrinations au dessus de l’océan. L’étude combinée de ces images et des données d’un thermomètre et d’un altimètre a révélé que ces oiseaux plongeaient rarement, mais qu’ils le faisaient très fréquemment lorsque des orques et d’autres oiseaux de mers étaient présents.
Les images capturées ont notamment montré plusieurs albatros suivant à la trace une orque (Orcinus orca) pendant une trentaine de minutes, probablement dans le but de se nourrir des restes de nourriture laissés par le prédateur, en particulier ceux du poisson appelé légine australe (Dissostichus eleginoides).
Cette association avec les prédateurs sous-marins et les autres oiseaux de mer permet d’expliquer en partie la grande efficacité de l’albatros pour se nourrir en plein océan, avec une dépense énergétique réduite au minimum. D’autres associations des albatros avec les orques ont par ailleurs déjà été remarquées mais, à la différence de celle-ci, elles se déroulaient près des côtes, en eaux peu profondes, lorsque les orques chassent pingouins et phoques.
De précédentes études ont montré que les oiseaux de mers tropicaux utilisaient les groupes de dauphins de la même manière pour localiser leur nourriture. C’est ce que font également les bateaux de pêche au thon – ce qui provoque la mort de dizaines de milliers de dauphins chaque année… Une bonne raison de s’abstenir d’en consommer – le logo “Dolphin Safe” lui-même ne voulant pas dire grand chose.
Rappelons encore que le WWF estimait en 2003 que plus de 300 000 baleines, dauphins et marsouins étaient annuellement victimes des filets utilisés par les bateaux de pêche… Pour faire valoir la nécessité de réglementer cette pêche, vous pouvez signer cette pétition européenne contre les chaluts pélagiques.
“Moralité” (de ces deux derniers paragraphes…) : l’homme aussi s’inspire de ce qu’il voit dans la nature. Quand c’est à l’échelle artisanale, cela peut être pour le meilleur (voir par exemple ce beau reportage sur la collaboration entre les pêcheurs à l’épervier brésilien et les dauphins boto). Quand c’est à l’échelle industrielle et dans la seule recherche du profit, c’est souvent pour le pire, avec carnage pur et simple à la clef et destruction de la nature…
Sources :
Merci pour le lien, et la preuve une fois de plus que c’est la collaboration qui permet la vie, pas la ompétition.