Dans un article récent des scientifiques déclaraient que les dauphins devraient être traités comme des « personnes non-humaines ». Je me suis rendu compte que ce genre d’affirmations ne laissaient pas indifférent : les uns affirment que les dauphins sont bien plus humains que les humains eux-mêmes, les autres que c’est faire du mal aux dauphins que de les placer encore une fois sous le feu des projecteurs. Certains estiment que ce genre d’argument n’est pas scientifique, d’autres ne comprennent pas même ce que le concept de « personne non-humaine » peut recouvrir…
Tout cela m’a donné envie de réagir. Je vais donc détailler ici les raisons pour lesquelles je pense que oui, les dauphins devraient être traités comme des « personnes non-humaines ». En d’autres termes, pourquoi ils se qualifient mieux que toute autre espèce animale à l’accession à ce titre – du moins, pourquoi je le crois.
Mais avant toute chose, il conviendrait de donner une définition aux termes qui soulèvent tant de débat. Que faut-il entendre par les termes de « personne » et de « droits de la personne » ?
Qu’est-ce qu’une personne ?
Que nous dit le dictionnaire ?
Selon le Larousse, une personne est en premier lieu un « individu de l’espèce humaine, sans distinction de sexe. » Le mot signifie également : « Cet individu défini par la conscience qu’il a d’exister, comme être biologique, moral et social. » Enfin, nous apprenons que la personne humaine est un « individu de l’espèce humaine qui se distingue du simple individu biologique et a droit à la considération parce que doué d’une conscience morale. »
Ceci porte à penser que ce qui définit une personne c’est, en outre de son appartenance à l’humanité, le fait qu’elle possède une conscience d’elle-même et une conscience morale. C’est cette conscience qui lui donne droit “à la considération”, autrement dit qui lui garantit le droit au “respect de sa personne”.
Voyons maintenant comment les philosophes définissent le terme “personne”. Il y ici aussi plusieurs définitions. Une personne est…
1. Un individu doué de raison en tant que constituant une substance.
2. Un être humain considéré comme un être conscient de son existence, possédant la continuité de la vie psychique et capable de distinguer le bien du mal.
3. Un individu défini par ses droits et ses devoirs.
Le vocabulaire juridique lui-même reprend ce critère pour définir ce qu’est une personne : il s’agit d’un être de raison et sujet de droits. Le terme « sujet de droits » signifie qu’il bénéficie, en tant que tel, de droits inaliénables tels que ceux définis dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, à commencer par le droit à la vie et le droit à la liberté.
“Un individu conscient et doué de raison”
Au cœur de ces définitions, on retrouve donc toujours l’idée qu’une personne est un individu, conscient de lui-même et doué de raison.
Or, d’après ce que l’on sait, l’homme n’est pas le seul être vivant à pouvoir être qualifié d’“individu conscient et doué de raison”… les dauphins aussi le peuvent (entre autres). Et la Déclaration d’Helsinki, qui estime que les dauphins devraient être considérés comme des “personnes non-humaines” ne dit pas autre chose. Son préambule affirme notamment que “la recherche scientifique nous donne un aperçu plus précis de la complexité de l’esprit, des sociétés et des cultures cétacés”, et ce sont cet esprit, ces sociétés et ces cultures qui fondent la reconnaissance de droits.
Qu’entend-on par « les dauphins devraient être traités comme des personnes non-humaines » ?
Pour comprendre l’affirmation selon laquelle les dauphins devraient se voir accorder des droits de la personne, il faut tout d’abord comprendre quel est le statut juridique de l’animal à l’heure actuelle. Selon la loi française, tout animal est un « objet de droits ». C’est-à-dire qu’il est considéré au même titre qu’un bien meuble par exemple et ne peut se voir attribuer aucun droit propre.
Cette expression veut tout simplement dire que, d’objet de droits, les dauphins devraient devenir des sujets de droits. Plus précisément, qu’il devraient se voir accorder des droits de la personne tels que ceux définis plus haut : droit à la vie, droit à la liberté.
Ceci dit, maintenant que les définitions sont posées, il reste tout de même une question… Qu’est-ce qui permet d’affirmer que les dauphins sont des individus conscients d’eux-même et des êtres doués de raison ?
Pourquoi les dauphins devraient-ils se voir accorder des droits de la personne ?
Comme on a pu le voir précédemment, une personne se définit par des attributs tels que la conscience de soi, le sens de sa propre continuité, la possession d’une raison. Or, diverses études ont établi que les dauphins possédaient :
1. Un langage complexe comparable au langage humain, avec une syntaxe et un vocabulaire ;
2. Une conscience de soi : les dauphins se reconnaissent dans un miroir ou sur un écran de télé ;
3. Une conscience de soi dans le futur ;
4. Une culture transmissible d’individu à individu et de génération en génération ;
5. La capacité de résoudre des problèmes abstraits complexes ;
6. Un nom, un prénom et une « nationalité » exprimés sous forme d’un sifflement signature individuel ;
7. Un sens de l’empathie entre dauphins mais également pour les hommes : ils se portent au secours de leur congénères mais également des hommes, comme le rapportent nombre de témoignages.
Cet ensemble de capacités fait apparaître une chose : le dauphin apparaît tel un animal doué de raison (pour paraphraser le titre d’un roman de Robert Merle). Si l’on se limite aux définition données plus haut, il semble donc légitime d’affirmer que les dauphins constituent bien des personnes. Des personnes qui sont dotées d’une conscience d’elles-mêmes, capables de se projeter dans le présent et le futur, et possèdent tous les attributs que l’on appelle “raison”.
La Déclaration de Droits pour les Cétacés : Baleines et dauphins
C’est pour cela que certains – dont moi-même – réclament des droits de la personnes pour les dauphins. Ces animaux nous prouvent chaque jour qu’ils possèdent ce que nous autres humains appelons la « raison », et qu’ils constituent donc par extension ce que nous appelons « une personne ». Le problème, c’est que le terme de « personne » ne s’attribue qu’aux êtres humains (ainsi que nous l’avons vu dans les définitions ci-dessus). Voilà pourquoi on réclame pour leur part qu’ils soient traités comme des personnes, mais comme des personnes « non-humaines ».
Et quels droits ce traitement en tant que “personnes non-humaines” leur octroierait-il une fois accordé ? En premier lieu, le droit à la vie et le droit à la liberté. Pour terminer ce billet, je vous invite à lire La Déclaration de Droits pour les Cétacés : Baleines et dauphins, adoptée le 22 mai 2010 à Helsinki par une assemblée de spécialistes, scientifiques et philosophes.
(Je préfère commenter ici que sur Facebook, c’est plus clair que sur FB et surtout ça laisse les places pour d’excellentes réponses fleuves qui enrichissent le débat comme sur l’article précédent).
Ta démonstration est convaincante (même si j’en étais déjà convaincu à la base). Les preuves scientifiques sont là, et la justification éthique aussi. Il faut maintenant que l’Homme l’accepte (et en général c’est le plus long…).
Selon moi, et dans l’idéal bien sûr, les dauphins devraient être reconnus comme « sujets de droit » en même temps notamment que les grands singes (bonobo, chimpanzé, gorilles, orang-outan), qui finalement présentent tout autant les caractéristiques d’une personne non-humaine.
La première étape serait sans doute l’établissement d’une « Déclaration des Droits des Personnes Non-Humaines » (ou quelque chose dans le genre), qui citerait en préambule les espèces concernées.
Petite question : quand tu parles des « dauphins », tu parles des dauphins proprement dit ainsi que des orques, bélugas, globicéphales, bref tous les Odontocètes (Cétacés à dents pour tout le monde). Est-ce que des études portant sur la conscience et la raison d’autres espèces que les dauphins « stricto sensu » (orques & co) ont été menées ?
Et si les dauphins jouissaient *déjà*, *de fait*, de conditions infiniment supérieures à celles dont bénéficient les humains ?
Acceptons de nous poser la question …
Au sein du peuple-dauphin sur Terre, et au sein du peuple humain, quel pourcentage d’individus est actuellement privé arbitrairement de liberté ?
Au sein du peuple-dauphin sur Terre, et au sein du peuple humain, quel pourcentage d’individus est actuellement honteusement exploité pour de l’argent ?
Au sein du peuple-dauphin sur Terre, et au sein du peuple humain, quel pourcentage d’individus ne dispose pas de quoi s’alimenter chaque jour et souffre de la faim au point d’en mourir dans des conditions atroces ?
Au sein du peuple-dauphin sur Terre, et au sein du peuple humain, quel pourcentage d’individus peut en naissant espérer vivre sa vie libre et heureux ? Quel pourcentage d’individus a toutes les probabilités en naissant de mener une existence faite de soufrance et de mort ?
Si on alignait d’un coup la condition des dauphins sur celle des humains, par rapport à *la déclaration universelle des droits de l’homme*, le peuple dauphin connaîtrait une malédiction effroyable.
Un clip très réussi (qui aurait pu être hors sujet ici mais qui, à mon avis, ne l’est plus) : La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, mise en images et en graphismes par Seth Brau :
Christian.
« Les animaux ne demandent pas qu’on les aime. Ils exigent seulement qu’on leur foute la paix » (Théodore Monod, scientifique, explorateur et naturaliste. 1902-2000).
Discussion sur Facebook :
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Laurence Preuss: J’aime beaucoup votre développement mais ce concept va t-il les rendre encore + intelligent qu’ils ne le sont déjà,
et cela, vat-il ,surtout, les protéger?? ne va t’on pas davantage les exploiter si ce concept est accepté??…
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La Dolphin Connection: Je ne pense pas que cela puisse les rendre « plus » intelligents. Mais peut-être pourrait-on trouver d’autres moyens d’entrer en communication avec eux. Pour cela, il faudrait que la soit réciproque (pas comme les programmes qui se basent sur le langage des signes : les dauphins n’ont pas de mains !!!).
De plus, si l’on décide de traiter les dauphins comme des personnes non humaines, cette communication doit s’établir sur la seule base d’un volontariat de leur part. C’est toute l’idée du Third Phase Program de Ken LeVasseur. Si l’idée vous intéresse, je vous conseille l’interview que j’ai réalisée avec lui, disponible à cette adresse :
https://www.blog-les-dauphins.com/interview-kenneth-levasseur/
Ken LeVasseur y explique très bien en quoi consisterait un tel programme.
Quant à savoir si cela permettrait de les protéger, je le pense, tout à fait !
Cela signifierait qu’on ferme tous les delphinariums, et qu’on créé des programmes de réhabilitation pour les dauphins captifs en milieu semi-ouvert situés sur les côtes (autrement dit, les dauphins auraient la possibilité d’aller en mer quand bon il leur semble, et de redevenir au contact de l’homme de la même manière). On ne verrait donc plus de dauphins captifs. Les menaces qui pèseraient sur eux, ce serait les massacres (îles Féroé, Japon, îles Salomon…) et, surtout, les prises accidentelles.
J’en profite pour ajouter que le terme « dauphins », de mon point de vue, s’applique aussi bien aux dauphins proprement dit (dont le Tursiops), qu’aux orques, globicéphales, bélugas…
Malheureusement, ce jour n’est pas encore proche (à moins que ?…) et si je pense que les dauphins se qualifient pour atteindre le rang de « personnes non humaines », cela ne signifie que le reste des êtres vivants sur cette planète ne méritent pas, pour moi, d’être protégés, bien au contraire !
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Christine Joyeux Zenzenn: Analyse très judicieuse !
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Cynthia Pekars: Exactement, ce sont des personnes…..et non des animaux !!! Je dirai même que ce sont ??? je ne trouve pas de terme adéquat, car bien plus intelligents que les personnes….ahhhhh, les dauphins, une longue Histoire qui ne se terminera jamais…et exactement, les dauphins n’ont pas de mains….
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La Dolphin Connection: Ce sont des animaux – au même titre que les hommes ! 😉
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Laurence Preuss: :-))) effectivement!!!
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Christian Gilabert: Si on décide un jour de traiter les dauphins comme des personnes non humaines, si on trouve des moyens d’entrer en communication avec eux, on peut être certain (à moins d’être naïf), que cela renforcera leur asservissement.
On connaît trop bien l’homme pour espérer le contraire …
Un seul mot d’ordre doit prévaloir : foutons-leur la paix !
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La Dolphin Connection: A te lire, Christian, j’ai parfois l’impression que tu as perdu tout espoir en la race humaine… Serais-tu un Deep Ecologist (= partisan de l’extinction volontaire de la race humaine) ?
Si on transposait ce discours à un autre sujet, c’est comme si à l’époque de l’esclavage tu avais dit : « Mais qu’on foute la paix aux esclaves !! De toutes façons, s’il sont libérés, on trouvera un autre moyen de les asservir ! »
Non pas que j’ai spécialement le goût de la polémique mais, si vraiment, la seule chose à faire c’est foutre la paix à tous les animaux (dauphins, requin, panda, quelque animal que ce soit), à quoi bon militer dans des associations ? A quoi bon faire des films comme The Cove ? A quoi bon faire quoi que ce soit ?
« Foutre la paix aux animaux » ? Bien sûr ! Qui a envie de prendre comme slogan : « Allons emmerder les animaux » ?!
Mais il faut encore savoir ce que l’on entend par « leur foutre la paix ». Si cela veut dire : « Laissons les vivre, préservons leur environnement (et le nôtre), faisons en sorte de sensibiliser les gens pour éviter le pire », je suis d’accord ! A 100% !
Mais si cela veut dire : « Fermons les yeux sur ce qui se passe, désintéressons-nous de leur sort, ne faisons rien parce qu’il n’y a rien à faire : ce n’est pas notre problème, on s’en fout et de toutes façons l’homme est mauvais par nature ! », alors là, effectivement, il n’y a rien à faire… Autant être conséquent et militer directement pour l’extinction de la race humaine (bien que cette dernière y travaillle déjà activement, nous en somme bien conscients).
Donner des droits à quelque minorité exploitée dans le monde n’a jamais dégradé leur condition. Au pire, « on » a trouvé d’autres moyens de les asservir.
En ce qui concerne les dauphins, leur reconnaître le droit à la vie et le droit à la liberté, c’est justement leur reconnaître le droit à ce qu’on leur foute la paix ! 🙂 Non pas dans le sens : chacun leur fait ce qu’il veut, les enferme, les massacre parce qu’on s’en fout.
C’est tout le contraire.
C’est leur reconnaître le droit à un environnement sain (pollution en général et pollution sonore), le droit à la sécurité (prises « accidentelles », « massacres »), le droit à la liberté (plus de delphinarium, plus de recherche pseudo-scientifique, plus d’exploitation militaire). Par « bénéfice collatéral », c’est toute la vie marine qui bénéficierait de ces nouveaux « droits ».
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Christian Gilabert: Non, Dolphin Connection, je crois encore en l’homme (en la femme davantage, d’ailleurs, mais ceci est une autre histoire … ;-))
Quant à ce concept de « Deep Ecologist » (= partisan de l’extinction volontaire de la race humaine), je n’en avais jamais entendu parler et je suis tout le contraire, dieu soit loué, parole d’athée !
Quand je dis qu’il faut foutre la paix aux dauphins, ça n’exclut pas, bien au contraire, d’agir pour préserver l’environnement marin, adopter des techniques de pêche responsables et bien entendu lutter contre la captivité et les delphinariums.
Mais je reste convaincu que braquer le projecteur sur les dauphins à travers de pseudo-recherches (anthropocentrées) à propos de leur intelligence ne peut que leur causer du tort.
A SOS Grand Bleu, nous pensons que si les dauphins ne commettaient pas (bien involontairement) le « délit de belle gueule », s’ils ne donnaient pas l’impression (artificielle) de perpétuellement sourire, et surtout si on ne valorisait pas autant leur côté « presque humain », Flipper n’aurait jamais eu le moindre succès, les gradins de Marineland et de Seaworld seraient vides et ces parcs ne seraient jamais devenus les gigantesques machines à fric basées sur la soufrance animale et la bêtise humaine qu’ils sont.
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Daniela Dolphin Atoll: je suis d’accord avec
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Stéphane Chalangeas Lauwereins: Christian, Daniela… je suis en gros de votre avis.. néanmoins je crois que c’est plus compliqué. D’abord il faut élargir le débat… d’autres animaux semblent avoir des caractéristiques « humaines ». On sait que les grands primates ont « conscience » d’eux mêmes, ils ont un langage, certes rustique, mais avec des concept abstraits. Ils sont capables de rire et de sentiments finalement très proches de ceux des humains. Dans les deux premières années de leur vie, l’intelligence des grands primates est souvent supérieure ou égale à des enfants humains du même âge.
Donc l’idée de donner le statut de « personnes » non humaines à certains animaux n’est pas complètement stupide, si même je vois bien comment elle peut être interprété par des fondamentaliste de la protection animale. Dans les années 90, le New Scientist, la bible de la science officielle, avait même lancé un débat sur protection de grands singes au nom de leur « quasi humanité ».
Bon, aller, je retourne à la niche 😉
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La Dolphin Connection: L’homme se croit l’être le plus évolué de toute la création. C’est sans doute cela le problème. Reconnaître que d’autres espèces sont aussi « intelligentes » que lui constitue une menace pour l’anthropocentrisme. Pourtant, d’autres espèces se qualifient (peut-être même mieux que nous !) au titre de « champions de l’intellect ».
Complètement d’accord avec Stéphane : à partir du moment où on reconnaîtra que l’homme n’est pas le « sommet » de l’évolution (notion absurde !), il faudra nécessairement reconnaître à d’autres êtres le statut de « personnes ». Grands singes et dauphins sont nos plus proches cousins (pour des raisons différentes, certes !)… Pourquoi eux aussi n’auraient-ils pas le droit de vivre et et de vivre libres ? Ne partageons-nous pas avec eux un même affect, une même sensibilité, une même conscience de soi ? Les dauphins se qualifient « mieux » que les grands singes, c’est certain – car ils sont peut-être même plus « intelligents » que nous – mais dans le principe je suis également partisan du Great Ape Project. Reconnaissons à tous les êtres les plus évolués cognitivement le statut qu’ils méritent : celui de « personnes » !
Après, bien sûr, nous sommes les plus forts : nous possédons la science et la techné. Nous transformons drastiquement (et dramatiquement…) notre environnement. Ce n’est ni la preuve que nous sommes les plus « intelligents » ni la preuve que nous sommes les plus « évolués ». Ainsi que l’a dit quelqu’un (peut-être François Jacob), la mouche est tout aussi « évoluée » (et donc aussi tout aussi bien adaptée) que nous. Il y a même toutes les chances qu’elle nous survive !
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Daniela Dolphin Atoll: La conscience est un fait au sens où Descartes affirme dans les Méditations Métaphysiques que « l’âme est un rapport à soi ». L’introspection de la conscience considère ainsi le doute méthodique comme l’objet premier du rapport à soi.
Dans un sens plus individuel, la conscience peut aussi correspondre à une représentation, même très simplifiée, de sa propre existence. On parle alors de conscience de soi, ou conscience réflexive.
Au niveau de la conscience du monde, les choses peuvent se montrer plus complexes, en impliquant un ensemble de phénomènes liés au contexte sociologique, politique, économique. Le degré minimal de conscience du monde semble celui où on a tout simplement quelque chose à dire sur le monde.
Descartes y répond par son célèbre « Je pense, donc je suis ».
On connaît la formule de Socrate, tirée de l’oracle de Delphes : « connais-toi toi même », qui montre qu’une mauvaise connaissance de soi a un impact sur la connaissance du monde et réciproquement – puisque nous faisons partie du monde.
On pourrait aussi rapprocher la notion de conscience du monde de celle de culture, en tant que système de représentation.
la conscience comme conscience de quelque chose.
la conscience intellectuelle, intuition.
la conscience phénoménale, en tant que structure de notre expérience.
La conscience morale, quant à elle, désigne le jugement moral de nos actions. De cette conscience-là, on résume aux enfants qu’elle nous permet de distinguer le bien du mal.
rsultat :
il n’y a donc aucune prétention de supériorité dans ce concept de conscience que l’homme détient et qui lui appartient!
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Christian Gilabert: Dolphin Connection dit : » à partir du moment où on reconnaîtra que l’homme n’est pas le « sommet » de l’évolution (notion absurde !), il faudra nécessairement reconnaître à d’autres êtres le statut de « personnes ». »
Ce raisonnement me paraît faussé au départ. En effet, si l’homme n’est pas le « sommet » de l’évolution, on ne voit pas pourquoi il s’arrogerait le « droit suprème » d’être juge-arbitre et de décider à quelles espèces on doit ou non attribuer des « droits ».
Seule légitimité et très grande priorité, à mon avis : attribuer et faire respecter les droits de l’homme. Ce chantier dure depuis des siècles et la tache reste immense, dans un « océan » de malheur auquel la plupart d’entre-nous tournons le dos.
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La Dolphin Connection: Je m’étais fendu d’une réponse fleuve qui a disparue en un clic… 🙁 C’est horripilant et je n’ai pas le courage de tout réécrire.
En résumé : Merci d’apporter ces précisions Daniela.
. La conscience phénoménale est, selon toute vraisemblance, un phénomène très partagé. Si l’on pense par exemple que « cela fait quelque chose d’être une chauve-souris » (pour reprendre le titre d’un célèbre article), alors on pense que la chauve-souris dispose de ce type de conscience. Cette conscience est également conscience de quelque chose qui appert dans la structure phénoménale.
. Je ne vois pas exactement ce que recouvre le terme de « conscience intellectuelle ou intuition ». Quels types de phénomènes ce concept recouvre-t-il exactement ?
. La conscience morale appartient à l’homme, c’est certain. Cependant, rien n’indique que les dauphins ne disposent pas également d' »interdits » (une délimitation culturelle de ce qu’il convient de faire et de ne pas faire) et de devoirs (qui dépassent peut-être la barrière de l’espèce : pourquoi sont-ils par exemple les seuls animaux à se porter à notre secours ?).
Lorsque vous dites « il n’y a donc aucune prétention de supériorité dans ce concept de conscience que l’homme détient et qui lui appartient! », j’ai un doute : faut-il comprendre que la conscience appartient en propre à l’homme (qu’il la « détient ») ? Je ne vois pas ce qui, par principe, permettrait de justifier une telle affirmation.
Petite expérience de pensée : si l’on découvrait une civilisation extraterrestre similaire à la nôtre en tous points (si ce n’est que les êtres qui la constituent auraient quatre bras, huit jambes et mesureraient 20 centimètres de haut par exemple), devrait-on refuser d’attribuer à ses représentants des droits qui les protègent de notre arbitraire ? Ou devrait-on au contraire considérer qu’ils « méritent » de se voir protéger contre l’homme par l’homme ?
Sinon, je suis d’accord avec Christian, même si l’on sort du sujet qui nous intéresse : il faudrait faire en sorte que les droits de l’homme soient appliqués dans tous les pays, à commencer par la France qui, chaque année se fait épingler par l’UE pour ses conditions carcérales désastreuses (et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres).
En revanche, l’homme est le seul être qui puisse attribuer des droits positifs. C’est un simple état de fait qui, de mon point de vue, ne mérite pas grand débat. Ensuite, si l’homme reconnaît dans un autre être les caractéristiques qui justifient (du moins en principe) les droits qu’il s’attribue pour les propres représentants de son espèce, je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas décider d’attribuer à cette espèce ces mêmes droits. Encore une fois, ces droits servent à protéger l’homme de l’homme. S’il reconnaît dans le dauphin une personne, pourquoi ne lui donnerait-il également pas des droits pour le protéger de l’homme ?
Cette logique va totalement à l’encontre de l’anthropocentrisme. Elle remet en cause la supériorité supposée de l’être humain. Et rappelons encore une fois que, justement, elle imposerait des devoirs aux hommes. Les dauphins, eux, ne pourraient qu’être les bénéficiaires passifs d’une telle politique.
Enfin, pour alimenter encore un peu cette discussion (que, personnellement, je trouve passionnante), je dois préciser que j’adopte un point de vue évolutionniste. De ce point de vue, il n’y a aucune espèce « supérieure » à une autre (ce qui n’enlève rien au fait que l’homme peut décider de reconnaître une autre espèce comme égale à lui-même du point de vue des caractéristiques qui justifient les droits qu’il s’attribue à lui-même). De plus, rien ne justifie de ce point de vue l’idée que l’homme serait l’être le plus évolué cognitivement de la galaxie ou même de la terre.
Si des observateurs extérieurs recensaient les espèces les plus évoluées cognitivement (j’utilise cette expression pour la distinguer de « les plus intelligentes »), il n’est pas certain qu’ils classeraient les hommes tout au sommet de la hiérarchie.
Par exemple, il semble que les baleines disposent d’une région cérébrale supplémentaire qui leur permet de « visualiser/imaginer/voir de manière holographique » leur interlocuteurs distant de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres.
Autre exemple: les dauphins ont un débit de communication 10 fois plus rapide que le nôtre et utilisent plusieurs canaux simultanément. Les scientifiques qui étudient la question reconnaissent tous que l’homme ne dispose pas des capacités (à la fois physiques et intellectuelles) pour appréhender une telle communication. Ce n’est que grâce aux ordinateurs (qui ont pu ralentir les séquences enregistrées) que les chercheurs ont été en mesure d’affirmer que les dauphins utilisaient une syntaxe.
Pas besoin d’aller dans l’espace pour découvrir une « intelligence extraterrestre » ! Celle-ci se trouve déjà dans nos océans.
Tout ça pour dire : oui, d’accord, l’homme dispose de mains qui lui ont permis de transformer son environnement, d’une structure phénoménale qui lui d’appréhender la réalité par le prisme des mathématiques ou de la physique. Il est l’espèce animale la plus évoluée cognitivement à la surface de la terre.
Mais je ne suis pas sûr qu’il soit l’espèce animale terrestre la plus évoluée cognitivement tout court. En tout cas, d’un point de vue évolutionniste, il n’y a rien qui permette de l’affirmer. De par son évolution, il s’est engagé dans une voie. Les dauphins, de par la leur, se sont engagés dans une autre.
Entre les deux, on retrouve des similitudes (ce qui est normal car l’éventail du vivant n’est pas infini et que le développement cognitif représente une adaptation parmi d’autres, une voie évolutive possible – autrement dit, quelque chose de « naturel »).
De mon point de vue, ce sont ces similitudes qui doivent justifier la reconnaissance de « droits » (une idée qui se rattache probablement à ce que les juristes appellent le droit naturel). Des droits pris par les hommes pour protéger celui qu’il reconnaît comme son égal contre lui-même.
Enfin, pour refermer ce long commentaire, je repose la question : les hypothéthiques représentants d’une civilisation extraterrestre (les « 4 bras-8 jambes- 20 centimètre, pour l’exemple) mériteraient-ils de se voir attribuer des droits ? Ou bien serait-il normal et justifiable de les soumettre à notre bon vouloir ?
Passionnant flot de commentaires.
Je te rejoins sur beaucoup de points. Effectivement, d’un point de vue évolutif, aucune espèce n’est plus « évoluée » qu’une autre. D’une parce que ça ne veut rien dire, et de deux parce que toutes les espèces sont en cours d’évolution à chaque instant (l’espèce humaine grandit en taille, son petit orteil va à terme disparaître, et son Q.I. moyen augmente régulièrement depuis qu’on a inventé ce test, entre autres exemples).
La définition qu’on donne à conscience est assez importante effectivement, mais il semble que d’autres espèces que l’homme en soient pourvus avec une définition assez restrictive (quant à savoir si le dauphin se pose des questions sur sa place dans le monde, ça me semble assez difficile à déterminer). Cela dit, le fait de poser des définitions nous-même est déjà un biais dans l’analyse.
En réalité, quand on cherche à déterminer des différences entre l’homme et l’animal, on se rend bien compte qu’il n’y en a pas. Malgré tout, beaucoup sont encore portés à affirmer que « l’homme est quand même différent », tant notre société (et pas toutes les sociétés d’ailleurs) porte ce principe en permanence.
Attribuer des droits au vivant me semble être quelque chose de positif, car ça permet toute une succession de lois qui s’y adaptent derrière. Et même si ce ne sera pas parfait (puisque la DUDH est également loin d’être respectée parfaitement), je pense que ça pourrait être positif, car le respect du vivant deviendrait instantanément partie intégrante de l’éducation, avec toutes les conséquences positives qui en découleraient sur le respect de la nature et de l’environnement.
Je pense qu’en ce qui concerne les « plus » et « moins intelligents » divers, notamment sur la capacité des dauphins à avoir un débit de communication très rapide, il faut là comme ailleurs ne pas hiérarchiser : les différentes espèces dont nous traitons sont adaptées à des environnements différents (tant sur un plan physique, que social ou culturel).
Il faut bien avoir conscience que toute caractéristique d’une espèce est la résultante de pressions de sélection. C’est pour cela qu’il existe des convergences évolutives : les mammifères marins ont développé des adaptations à ce milieu analogues aux poissons, bien qu’ils en soient éloignés génétiquement. Mais c’est aussi pour cela que certaines choses apparaissent dans tel milieu et pas dans tel autre.
Par exemple, les mains sont utiles dans un environnement qui se prête à la création et à la manipulation d’outils, et pas au milieu marin. A l’inverse, peut-être qu’une communication rapide se prête moins à l’air qu’à l’eau (ou toute autre raison, on peut en imaginer beaucoup).
Bref, je pense que la hiérarchisation des intelligences/consciences/whatever est non seulement infondée mais improductive et conduit à des erreurs. Là encore, c’est une question d’éducation : si tout un chacun connaissait bien l’évolution et ce que ça implique, le respect du vivant serait selon moi plus universel et ancré dans nos cultures.
La question ne se poserait pas forcément en ces termes …
Notamment si les « 4 bras-8 jambes- 20 centimètres » ne nous considéraient que comme une vulgaire source de protéines ;-))
@Christian : rien n’indique dans que nous serions comestibles pour eux ! 😉
@Laurent : complètement d’accord avec toi. Je pèche peut-être par excès d' »intellectocentrisme ». Néanmoins, cela me paraît à la fois éthique et logique.
Sinon, je tiens quand même à ma question : Que faire avec les « 4 bras – 8 jambes – 20 centimètres » ? Les respecter ? Les laisser vivre ? Les manger ? Leur sauter dessus à pieds joints parce qu’ils sont plus petits que nous ? 🙂
Il n’y a pas si longtemps (quelques siècles), l’homme blanc se demandait si les Indiens du Nouveau Monde étaient des hommes et s’ils avaient une âme (de leur côté, les Indiens faisaient la même chose d’ailleurs :D)… Le fait de parler, d’avoir une culture, de ressembler sous tout point à l’homme blanc ne suffisait pas ! Il fallait encore prouver qu’ils avaient une âme (voilà quelque chose de bien quantifiable et vérifiable, hein ! :)).
Les hommes de l’époque ont beaucoup polémiqué à ce sujet (et massacré aussi, pour faire leurs tests absurdes). Aujourd’hui, la question en elle-même nous paraît abjecte.
Peut-être qu’un jour la question de droits de la personne pour les animaux les plus évolués cognitivement (dauphins et autres espèces) nous paraîtra l’évidence même. D’ici là… il y a heureusement des gens comme Ric O’Barry, par exemple, pour lutter contre les massacres et la captivité.
Pierre,
je trouve trés juste la différence que tu établis entre objet de droit et sujet de droit.
Pourquoi cette distinction est elle nécessaire ?
Pourquoi, malgré tout l’attachement que l’on peut porter aux dauphins et aux animaux en général ne peut être transgressée ?
Je pense avoir répondu sans le savoir dans la dernier partie de ma réponse à ton commentaire sur ton blog.
Il me semble que c’est la stratégie de la nature en vue de la perrenisation de la vie qui pose cette distinction.
Le fait que les dauphins n’aient pas développé de théorie du droit, et se contentent de suivre une injonction naturelle dans la sélection des organismes qu’ils vont devoir priver de vie pour se nourrir me semble justifier le fait de ne pas les considérer comme des personnes. malgré leur sensibilité, malgré leur intelligence.
En fait, ce qui est en jeu, plus que de la suprériorité relative des dauphins dans le règne animal, mais leur relative proximité avec l’homme.
Or, penses-tu que le renard soit de beaucoup inférieur selon ses critère au loup qui le mange ? Je ne crois pas.
Et cette proximité ne change rien à la structure de la chaine alimentaire.
Ce que tu dis dans ton texte pourrait justifier une interdiction de faire souffrir, pas un interdiction de manger (pour faire écho à mon article..)
Voilà
Cordialement,
Robin.
Salut Robin,
« Le fait que les dauphins n’aient pas développé de théorie du droit, et se contentent de suivre une injonction naturelle dans la sélection des organismes qu’ils vont devoir priver de vie pour se nourrir me semble justifier le fait de ne pas les considérer comme des personnes. »
A mon sens, voilà deux problèmes bien distincts. Certaines sociétés humaines (des sociétés tribales) n’ont pas développé de théorie du droit positif. Il y existe que des interdits, des punitions (des choses qu’on retrouve sans doute dans certaines sociétés de cétacés). Est-ce une raison de s’accorder le droit de vie ou de mort sur ces êtres humains ? Je ne pense pas. Pas plus qu’on ne peut en faire un argument contre le fait de reconnaître aux dauphins le droit d’être traités comme des « personnes non-humaines ».
De plus, l’être humain suit également son injonction naturelle dans la sélection des organismes qu’il mange. Si demain nous devions retourner à la vie « sauvage », la chasse et la cueillette reprendraient toute leur importance.
Tout à fait d’accord avec toi lorsque tu dis que mon « texte pourrait justifier une interdiction de faire souffrir ». C’est bien le but lorsqu’il s’agit de lutter contre la captivité 🙂 ! Mais si on reconnaît à ces animaux le droit d’être libre, il faut être logique et leur accorder le droit de vivre également.
Si nous avions les clefs pour déchiffrer le langage des dauphins (qui est extrêmement complexe) et que nous pouvions échanger avec eux, la situation serait résolument différente. Imaginons qu’on puisse demander « Comment ça va ? » à un dauphin et qu’il soit capable de répondre « Très bien, et toi ? », la question de savoir s’ils ont le droit d’être libres ou de vivre ne se poserait même plus : elle paraîtrait l’évidence même.
Les scientifiques estiment l’intelligence du dauphin équivalente à celle d’un enfant de 5 ans… Qu’ajouter d’autre ? Il faut vraiment être ultra-spéciste pour dénier toute considération et tout « droit » à un être possédant comme nous une intelligence supérieure, sous le seul prétexte qu’il n’appartient pas à la même espèce.
Ferions-nous des steaks d’E.T., sous le seul prétexte qu’il a une sale gueule ? Est-on en droit de se rendre comme maître et possesseur de TOUT ce qui n’est pas humain ?
Il me semble que cette attitude est celle de barbares et non pas d’êtres hautement intelligents.
Si nous étions si supérieurement intelligents, nous devrions pouvoir reconnaître l’intelligence chez d’autres êtres vivants, plutôt que de la circonscrire par des critères arbitraires à la seule sacro-sainte espèce humaine. Nous ne sommes qu’un animal parmi tant d’autres.
L’anthropocentrisme a encore de beaux jours devant lui…
statut ou pas statut il faudrait simplement que l homme et toute sont inhumanite potentielle se calme un peu ,car le probleme quand il y en a un (plus souvent plusieurs et complexes en plus)provient pas des animaux mais du fait que
soit on les trouvent mignons et veut les collectionner commme de vulgaires objets(parc), se les approprier en chair ou sous forme de statut (ceci n est pas une faute d orthographe)
soit on l ignore comme on ignore tout autre etre y compris les hommes
quand l interet est plus fort que tout
les dauphins et tout les autres etres en patissent le pire dans tout ca c est que les hommes n y trouvent meme pas leur compte
ps l idee de statut est noble mais le fond du probleme n est pas de savoir si tel ou tel animal merite qu on lui foute la paix
rappelons tout de meme que la plus part d entre nous on des besoins alimentaires (et non envies ), qui font que l on ne peut pas tout a fait leur foutre la paix
nous sommes des predateurs tout comme le sont les dauphins
Je ne comprendrais jamais cette histoire de terme « personne » censé être réservé aux humains ! Pour moi une « personne » est un individu, avec un caractère, une histoire personnelle, des capacités émotionnelles et sociales…ce qui recouvre donc le concept d’ « individu » chez la plupart des espèces animales ! Pour moi, n’importe quel chat ou lapin est une « personne non humaine » aussi bien qu’un cétacé…
à lire: http://www.dauphinlibre.be/parler2.htm
Comme quoi les dauphins peuvent bel et bien « parlé » un langage humain!
(expérience des années 60, alors aujourd’hui…)
Extrait du livre: « Dauphin, mon cousin »
un ouvrage publié par Robert Stenuit
aux éditions Arts et Voyages (Bruxelles) en 1967.
de quel droit tuer un animal quel qu’il soit, si ce n’est pour manger?
Alors un animal qui communique, possède une éthique… (jamais un dauphin n’a tuer un être humain, ils semblent tous s’être passé le mot… ou y a-t-il un « droit » dauphin? Ce droit que les dauphin nous donnent, on ne peut aujourd’hui leur rendre…)
Oui les dauphins sont des personnes! Comme beaucoup d’autres animaux. 40 espèces différentes utilisent des outils, comme les corbeaux, par exemple, dont le cerveau a évolué d’une manière différente du notre, mais sont capable d’imagination. Et d’abstraction. Autre exemple: les castors… Ces rongeurs à moitié aquatiques se montrent à l’évidence programmés pour construire des digues compliquées. Ils s’y empressent, ils savent le faire de façon innée. Pourtant, dans bien des situations, ces animaux très joueurs et très actifs n’agissent pas du tout comme des automates. Ils savent s’adapter aux situations inédites, inventer. Parois les digues s’écroulent, alors ils les colmatent, les consolident avec ingéniosité. Quand l’eau gèle, ils creusent des trous dans leur propre barrage pour faire baisser le niveau de l’eau, afin de pouvoir continuer à nager sous la glace. Les observant en biologiste, Derek Denton demande : les castors ne font-ils pas preuve d’ »intentions claires », de « projets d’avenir », élaborant des « images mentales », disposant d’un « modèle interne » de leur environnement – autant de témoignages d’un « esprit » concepteur, d’une pensée?
Arrêter de tuer des animaux, reconnaître des droits même a des espèces « non douées d’intelligence » me semble tout à fait normal. L’homme pourrait atteindre cette conscience que toute forme de vie est respectable? Et pas seulement si, comme la pieuvre, elle montre des signes d’intelligence? Car est-on seulement capable de comprendre ce dont est capable une espèce qui a radicalement évolué d’une manière différente de la notre? (N’ont-ils pas des capacités différentes des notre, et donc des modes de pensées différents, incompréhensibles pour l’être humain?) Pour retirer la vie, quel droit faut-il se donner? La prétention de l’homme est sans limite, mais il faut cependant rester optimiste, et inverser la machine… il n’est (peut-être) pas trop tard…
Un développement que toute société « évoluée » devrait connaître: Disparition totale des pratiques destructrices, à l’échelle collective et inter-individuelle, et envers toutes les autres espèces vivantes. Respect absolu du Premier Commandement Universel: « Tu ne tueras point ».
Ou formulé de façon extensive: Tu ne nuiras point à d’autre vies, de quelque manière que ce soit.
Les dauphins semblent avoir accédé cette connaissance, bien avant de créer des armes, qui deviennent du coup inutiles…
Ainsi, le grand problème de la Terre est que notre civilisation a atteint le stade du pouvoir démesuré donné par la maitrise de la matière et de l’ADN avant d’avoir réalisé le stade « respect absolu de la vie sous toutes ses formes ».
Science sans conscience…
Bonjour Baptiste,
Merci pour le partage de cet extrait. « Dauphin, mon cousin » est pour moi (tout comme pour Yvon Godefroy, webmaster de Dauphin Libre), un ouvrage de référence.
J’en ai d’ailleurs fait une petite revue à cette adresse : Dauphin, mon cousin.
Pierre
Rien de bien intéressant dans cet article, si ce n’est que cette discussion est bien pathétique : pourquoi s’amuser à jouer sur les définitions pour se créer de faux problèmes ? Les langues sont assez riches pour se comprendre, jouer sur les mots est une perte d’énergie et de temps, ce n’est donc pas souhaitable.
Après tout, pourquoi ne pas appeler des fourmis des personnes ? Des vers ? Des amibes ? Des plantes ? Des champignons ? Des virus ? Des simulateurs de personnalité informatiques?
Une définition est faite pour communiquer : jouer avec cela, c’est perdre notre clarté dans la communication. C’est donc néfaste, stupide et inutile.
À bon entendeur,
Douchka Denis.
Tout à fait d’accord avec ce dernier message.
Roudoudou38 et stenellya, quelque chose me dit que, d’une manière ou d’une autre, vous ne faites qu’un. 🙂
Le drame fondamental de l’Humanité, ce qui cause sa perte et celle de tous les autres Terriens, est ce mythe stupide qu’est l’anthropocentrisme, croyance directement inspirée de l’échelle d’Aristote qui distingue le minéral (premier échelon), le végétal, l’animal, l’humain, les anges et puis Dieu. Les bouddhistes ne disent pas autre chose, en plaçant les « animaux non-humains » dans un royaume d’ignorance et de peur, contrairement aux Humains, seuls aptes à accéder à la pleine compréhension du monde.
Montaigne disait déjà au 15ième que si les grues (oiseaux échassiers) dominaient le monde, elles se considéreraient comme le sommet de l’évolution. Le Grand Singe Tueur des Savanes, connu sous le nom d’Humain, n’est qu’un animal comme un autre, un variété de chimpanzé, adapté à la course en savane et à la chasse. Habile de ses mains, créateur de jolis outils (arbalètes, bombes atomiques, plate-formes pétrolières, etc…) et grâce à laide de ses loups dressés, il s’est hissé au sommet de la chaîne alimentaire en massacrant tout ce qui bougeait autour de lui. Il est aussi le seul être vivant (avec les blattes ?) à se montrer incapable de contrôler sa propre prolifération et, après l’algue bleue, laquelle a produit l’oxygène sur la Terre il y a 3,5 milliards d’années, il est le seul à être parvenu à DETRUIRE l’oxygène, en modifiant brutalement l’équilibre de la biosphère. Enfin, avec les fourmis, il est le seul à se faire la guerre de manière massive et systématique. En gros, ce singe tueur est un animal finalement fort peu intelligent, au regard des capacités cognitives des Peuples Cétacés, qui n’ont jamais rien abîmé dans leur environnement ni ne sont jamais fait la guerre. Les plus récentes recherches scientifiques tendent d’ailleurs à démontrer que la puissance de calcul du Cerveau Cétacé est largement supérieure à la petite noisette qui nous tient lieu d’encéphale. Est-ce assez clair ? Vive la déclaration d’Helsinki, que vous trouverez sur ce remarquable blog ! Bravo, Pierre, let’s go ahead !
Yvon
http://www.dauphinlibre.be/intelligence.htm
http://www.dauphinlibre.be/tueur.htm
Merci Yvon, pour ton excellent résumé et complément d’informations : je suis on ne peut plus d’accord ! 🙂
Tu l’as peut-être vu, nous sommes en train d’organiser une opération avec Réseau Cétacés. Dès que c’est fini (je réserve quelques petites surprises pour ceux qui y prendront part) on attaque notre projet. 😉
Amicalement,
Pierre
N’étant pas une habituée des forums, je ne sais pas si cette discussion est censée être close ; dans le doute je donne mon avis^^
Du fait que les dauphins (au sens large) et les grands singes présentent les caractéristiques d’une personne (et ce de manière avérée), des moyens conséquents devraient être mis dans la recherche sur la communication avec ces espèces. Même s’il existe un risque d’asservissement (tant l’homme se montre douloureusement répétitif dans ses procédés), je pense que ce n’est pas une raison suffisante pour tourner le dos à cette recherche. De plus, l’on ne peut jamais prédire de manière certaine les conséquences du processus que l’on enclenche, et donc on ne peut décréter que cela leur serait forcément nuisible. La vie, c’est aussi la nouveauté et les rebondissements, et c’est aussi prendre des risques, comme celui-là.
Par ailleurs, l’ensemble des animaux devraient jouir de notre protection et de l’interdiction pour l’homme de les faire souffrir inutilement. Premier point avant même de remettre en question le fait de les manger. Du coup, exit l’élevage industriel, la détention dans de mauvaises conditions, et exit bien sûr les delphinariums et les zoos qui n’ont même pas l’excuse alimentaire.
Mais je crois que ce sont deux problèmes à traiter de manière distincte.
bonjour,
je viens de decouvrir votre site , et quel bonheur de voir qu’il y a des personnes qui comprennent tout ça !!! je n’ai pas encore tout lu, je suis a MAYOTTE , et la connection n’est pas encore tres aisée !!! par contre j’ai l’avantage de nager souvent avec les dauphins , §§ lundi de paques 3 sont venus a ma rencontre dans le lagon , c’est la periode des amours ! …
je telecharge tout ça et je le lis a tete reposé , avant d’etre deconnecté !! je voulais juste vous dire merci ! et bravo !!!
[…] quel droit condamne-t-on ces personnes non-humaines à la perpétuité ? De quel droit les prive-t-on savamment de nourriture pour […]
[…] https://www.blog-les-dauphins.com/intelligence-des-dauphins-en-fait-elle-des-personnes-non-humaines/ […]
[…] En France, les animaux sont des meubles. Comme des chaises ou des tables, leur propriétaire peut en faire ce qu’il veut. En Inde, les dauphins viennent d’être déclarés des “personnes non humaines”. […]
Erwin modérateur des jeux
Oui en effet pierre a raison mais s’ est animaux la peut très bien être des personnes
Merci pierre pour cette discussion merci
Est bonne année 2014
[…] En France, les animaux sont des meubles. Comme des chaises ou des tables, leur propriétaire peut en faire ce qu’il veut. En Inde, les dauphins viennent d’être déclarés des “personnes non humaines”. […]