Ce excellent reportage de Jean-François Pelletier est le fruit de 12 années de recherche sur la coopération hommes-dauphins. Il traite de la collaboration séculaire entre pêcheurs et dauphins Boto au Brésil. Malheureusement, face aux mauvais traitements subis par les dauphins et suite au développement industriel de la pêche, ce bel exemple de coopération interspécifique risque de disparaître.
Ce documentaire montre de manière frappante comment les dauphins possèdent des personnalités propres, qui se traduisent par leur manière particulière de collaborer avec les pêcheurs. Un reportage parsemé d’histoires (parfois joyeuses, parfois tristes) à découvrir en ligne.
Je suis l’auteur et le réalisateur de ce documentaire qui est le résultat de 12 années de recherche sur le terrain. Il est très surprenant, voire révoltant, que ce documentaire soit présenté comme de France 5 qui n’est qu’un diffuseur. J’ai consacré toute ma vie à l’étude, la communication et la valorisation des relations entre dauphins et hommes, mais je n’ai pas cherché à me valoriser, comme le font beaucoup, sur le dos des mammifères marins. Le résultat est que vous-même passionné de dauphins vous ignorez mon existence alors que vous avez certainement vu mes images sur les îles Féroe qui m’ont valu prison, bateau coulé et beaucoup de problèmes dans les années 90. Ces images ont entre autre été utilisées par Paul Watson dans son film « héro de la nature » car lui ou son équipe n’ont jamais filmé ce massacre, beaucoup plus préoccupé à se filmer eux-mêmes. Mes photos sur ce massacre sont régulièrement publiées sur internet sous l’intitulé greenpeace, Brigitte Bardot ou autre… J’ai découvert dans les années 70 cette relation dauphins et pêcheurs Imragen en Mauritanie désormais très connue et beaucoup d’autres sujets qui seraient trop longs à raconter ici. Dans l’émission « mystère » que vous avez mise en ligne je suis par exemple l’un des intervenants. Mais à ne jamais vouloir jouer la vedette et toujours rester derrière la camera je suis le seul responsable de cet anonymat qui m’irait très bien si aujourd’hui la seule condition à pouvoir financer ses recherches n’était pas d’être célébre. Toutes les finances reviennent désormais à ceux qui ont consacré leur vie à se valoriser eux-même et non à ceux qui font un réel travail de terrain. C’est triste et révoltant, mais ce n’est que la suite logique de ce monde du capital, du business et du people qui frappe aujourd’hui de plein fouet le monde de l’écologie. Alors revenons à plus d’humanisme et de respect du travail de chacun. Ma préoccupation est beaucoup plus de développer des projets d’aide et d’assistance aux mammifères aquatiques et aux hommes qui entretiennent des relations positives avec eux. Mais j’ai peur d’avoir à y renoncer pour les raisons que j’ai exposées.
Félicitations pour votre blog qui est de grande qualité.
@François-Xavier Pelletier,
Bonjour,
je ne pense pas que vous souveniez de moi;mais moi j’ai en mémoire votre présentation par une personne extremement sympathique et cher à mon coeur d’origine brésilienne et grâce à qui vous avez pû réaliser ce magnifique documentaire.Bonne continuation.
@HENRY,
Comment ne pourrais-je pas me souvenir de toi Henry ? Et depuis Magnolia est associée à la majorité de mes recherches et reportages, pas seulement sur le Brésil.
Bien amicalement
Bonjour,
Merci de te souvenir de moi!!Je suis contente que Magnolia soit associée à toutes tes recherches,et reportages.J’espere avoir de ses nouvelles bientôt.Bonne continuation et surtout .
Amicalement
@FX Pelletier,
Cher Henry. Contacte moi sur mon email : fxpelletier@hotmail.fr
Bonjour François-Xavier,
Avant toutes choses, je vous présente toutes mes excuses. Votre réaction est bien normale et je vais corriger cela de suite. Je ne suis pas très au fait de la production télé et, dans la mesure où France 5 était le diffuseur, j’ai pensé qu’il était aussi à l’origine de la création de ce reportage (d’où le fait que je l’ai indiqué dans le titre et le texte… mea culpa).
Votre reportage est en tout cas excellent. Si cela vous convient, puis-je le laisser en ligne avec toutes les indications nécessaires pour en expliquer la genèse et la réalisation ? Auriez-vous également un site que je puisse indiquer en lien ?
Vous pouvez me joindre à l’adresse : LaDolphinConnection (at) gmail.com. Je serai heureux de vous aider, de quelque manière que ce soit, à faire mieux connaître vos travaux et votre engagement sur mon blog.
Cordialement, et encore désolé pour cette méprise,
Pierre
Pierre
Vous pouvez sans problème garder cette video en ligne d’autant plus qu’elle est déjà sur votre site depuis longtemps. Notre objectif est de communiquer sur nos amis les mammifères aquatiques pour mieux les comprendre et les protéger. Je suis d’ailleurs surpris que « the cove » ne soit pas en ligne sur votre site.
Je vous remercie pour votre proposition d’aide que j’accepte volontiers. Mais faire le bilan de toute une vie autour des mammifères aquatiques demande du temps et de la préparation. Il faudrait donc en discuter bien au chaud et en temps utile car je suis actuellement en montage de deux documentaires qui me prennent tout mon temps, de jour comme de nuit. Rien à voir avec les cétacés puisqu’il s’agit d’une des dernières populations de nomades chasseurs cueilleurs au monde avec lesquels j’ai vécu durant 6 mois au coeur de la forêt. Ils sont oubliés de tous et si rien n’est fait d’ici 5 ans ils auront disparu de notre planète. Ces deux documentaires sont destinés à les aider à combattre, alors c’est pour moi une priorité. Car mon métier est ethno-cétologue mais aussi éthnologue et je suis autant préoccupé par le monde animal que par l’univers des Peuples premiers qui sont à mon avis la mémoire de notre avenir. Nous restons donc en contact. Bien amicalement. FXP
Pour répondre à la question de Gwen.
En 1989 j’étais parti en tant qu’ethno-cétologue indépendant pour y étudier et filmer objectivement cette chasse aux globicéphales que je croyais traditionnelle. En réalité j’ai découvert la triste réalité que l’on connait aujourd’hui : un massacre honteux qui fait honte à l’Europe. Mais à l’époque c’était déjà un sujet très sensible et très difficile à réaliser. Après trois mois de séjour dans les îles je suis parvenu à créer un réseau local d’informations pour me prévenir en cas de chasse et j’ai pris beaucoup de risques pour tourner ces images. Car je voulais filmer l’ensemble de la chasse, en mer, au milieu de chasseurs enragés et très agressifs à mon égard. Ils ont éperonné et coulé le bateau local que j’avais loué, cherché à crever mon canot pneumatique de secours. Une cétologue française qui travaillait pour les féringiens, observait la scène de la plage et m’a avoué être persuadée que les chasseurs allaient me tuer. Ils ont crevé les 4 roues de mon véhicule pour m’empêcher de m’enfuir, m’ont poursuivi dans toute l’île et la police a fini par me dénicher dans une planque que je croyais sûre. Ils ont saisi tout mon matériel et m’ont gardé en captivité. Ce calvaire a duré 7 semaines et je dois à Catherine, ma femme, ma liberté et la restitution du matériel après de nombreuses négociations auprès des autorités danoises. Mais j’ai été tant révolté par ce que j’avais vu que Catherine et moi avons décidé de lutter pour tenter de faire cesser ce massacre. Nous sommes allés voir Greenpeace Danemark pour leur proposer une collaboration. Réponse : « Non. Si ça nous intéresse vous en entendrez parler dans la presse… » Grosse déception de notre part d’autant plus que je suis très respectueux et admiratif des actions de Greenpeace. Alors nous avons combattu seuls, organisé un procès international à Genève où les Faeroe ont été condamnées, organisé des débats à la télévision. Le retour du public a été phénoménal, nous recevions des centaines de lettres par jour, des milliers de pétitions, dessins d’enfants… Que nous avons apportés aux autorités danoises qui nous ont répliqué qu’ils ne pouvaient rien faire dans ce domaine car les féringiens en étaient les seuls maîtres et responsables. Retour à la case départ. Nous manquions de finances, d’appuis, alors nous avons malheureusement du renoncer à ce combat. Ce que je regrette encore aujourd’hui. De nombreuses années plus tard nous avons été contactés par une société de production française qui voulait nos images pour illustrer un documentaire sur Paul Watson, « héro de la nature ». Car à part des images sur Watson où on le voyait « affronter » et provoquer des pêcheurs en mer, avec beaucoup de cameras et presse autour de lui, ils n’avaient aucune image de chasse par elle-même, et pour cause ils n’y ont jamais assisté et en connaissent tous les risques. Il avait besoin d’images spectaculaires pour illustrer son discours. A l’époque il n’existait que deux films sur ce massacre ; celui de l’EIA en Angleterre, et le nôtre. L’EIA ayant refusé de céder leurs images à Watson, celui-ci a insisté auprès de nous durant 4 mois pour obtenir nos images. Autant j’aime les actions de Greenpeace, autant je n’aime pas cette façon people et égocentrique de mener des actions au seul bénéfice d’une personne qui recherche la notoriété. C’est un long débat qui ne se limite malheureusement pas au cas Watson et chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais en ce qui me concerne je ne voulais pas collaborer à une philosophie que je ne partage pas. Nous avons finalement cédé à une seule condition : Que Paul Watson nous aide dans notre combat contre une ONG américano-brésilienne, qui sous couvert de whale-watching, font du blanchiment d’argent, expropriation des communautés locales et harcèlement des baleines. Cette mafia très puissante, au cours du tournage de certaines des images qui sont dans ce film « dauphins cueilleurs de vie », m’a fait arrêter par la police militaire, en même temps que ma fille Delphine qui était avec moi et le jour de ses 18 ans. Ils ont tout tenté pour me faire condamner à deux ans de prison, et m’empêcher de communiquer ces informations. Mais ils ignoraient que je travaillais officiellement depuis longtemps avec la commission de l’environnement à la chambre des députés de Brasilia. C’est ce qui m’a sauvé. Mais je voulais dénoncer au niveau international les méfaits de cette mafia vis à vis des baleines mais aussi des communautés locales et c’est l’aide que j’ai demandée à Paul Watson en échange de mes images. Il s’y est engagé, alors je lui ai cédé les images. Il n’a jamais tenu parole et n’a plus jamais répondu à nos emails depuis qu’il a reçu nos images.
Bien amicalement à tous. FXP
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