Le magazine Le Paris London vient de publier dans son numéro de novembre un dossier spéciale consacré au massacre des dauphins Calderon aux îles Féroé. Vous pourrez trouver un lien vers le dossier complet à la fin de cet article.

Voici un extrait du dossier relatant la conférence de presse qui s’est tenue à l’Hôtel Intercontinental le jeudi 30 septembre, à l’occasion de la manifestation organisée par Sea Shepherd et la Fondation Brigitte Bardot. Cette conférence de presse a réuni les de témoignages de Paul Watson, président et fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society, François-Xavier Pelletier, Ethno-cétologue, Christophe Marie, directeur du bureau protection animale de la Fondation Brigitte Bardot, Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France.

Allocutions des différents intervenants

Christophe Marie, directeur du bureau de protection animale de la Fondation Bardot :

« En fait, maintenant, les Féringiens sont plutôt fiers de ce jeu de massacre et vont même jusqu’à filmer les scènes. Cette chasse n’a plus de raison d’être. La viande est impropre à la consommation car elle contient trop de mercure. Les autorités médicales le mentionnent depuis de nombreuses années, des malformations congénitales sont à l’origine de ce fait, des intoxications, la maladie de Parkinson. La pollution par le mercure est extrêmement dangereuse mais les médecins qui parlent trop sur les îles ont des pressions. Avant, les Féringiens récupéraient le lard, la partie préférée, mais maintenant nous sommes en présence de métaux lourds, donc inconsommable. Pourtant la chasse continue, ils coupent la viande mais pratiquement toute la quantité est reversée dans la mer. Des charniers de globicéphales jonchent les mers, beaucoup sont découpés sauvagement mais entiers, les foetus, des jeunes dauphins, etc.

Cela n’a plus rien à voir avec la tradition de pêche de leurs ancêtres qui pratiquaient cette chasse pour se nourrir. Il n’y a plus de contrôles de chasse, pas de quota. La tuerie, maintenant, est mille fois pire qu’en 1997 où François-Xavier Pelletier avait filmé l’interdit, l’inavouable. C’est devenu un défoulement sanglant, violent et agressif. Le Grind entre en plein dans une psychose. D’ailleurs, l’alcool coule à flot durant cette chasse, les bières sont à l’arrière des bateaux. Ils pourchassent même à jet ski. Tout cela prend des proportions très dangereuses et inadmissibles. Dès le premier Grind, le Danemark s’est rendu coupable et complice d’actes de barbarie.

Comment se passe le Grind ? Dès qu’un groupe de globicéphales apparaît, de nombreux pêcheurs les poussent vers la plage. Aucun moyen de s’échapper, les habitants s’élancent dans l’eau avec des couteaux, depuis les bateaux des harpons sont lancés, ils encerclent les pauvres bêtes et les tuent jusqu’au dernier.

Les îles Féroé sont sous protectorat danois, il y a un lien direct entre le Danemark et les îles. Au niveau de l’environnement, nous n’avons pas le bon constat, c’est évident que la tâche est pesante ! »

Lamya Essemlali présidente de Sea Shepherd France :

« Selon la tradition, la viande est partagée, mais l’existence de charniers où des corps entiers de globicéphales ont été photographiés au lendemain des massacres nous prouve qu’il n’en est rien. François-Xavier Pelletier a rapporté une expertise inestimable durant toutes ces années. Il a mis son expérience au service de la Fondation Brigitte Bardot et Sea Shepherd. Au mois d’août dernier, sur place, tout l’archipel était contre nous, ils avaient lancé un appel afin de couler notre bateau. Nous nous sentions comme les dauphins, traqués. Sur les îles, ce sont des liens de sang, nous étions l’ennemi. Avec notre présence, il n’y a pas eu de massacres ce jour-là. Ils se justifient en disant nos ancêtres l’ont fait, mais ce temps là est révolu. Ils gagnent 3000 € par mois. Même les chasseurs de baleine ont un quota.

Combien reste-t-il de globicéphales ? Il n’y a que des études post mortem. De nombreuses pétitions ont été remises auprès des autorités européennes et du Danemark, un appel au public pour son soutien. En Europe, tout le monde désapprouve, Le Danemark sent la pression mais ne fait rien. On peut agir sur le terrain, chez eux. Travailler avec les enfants, qu’ils prennent conscience qu’ils ont de la chance d’être avec des dauphins, que ce n’est pas que de la viande, que les dauphins ont une grande sensibilité, qu’ils sont proches des hommes. Faire également un travail sur le portefeuille. Un moyen de pression économique. Le Danemark est dans une totale hypocrisie, mais étant donné qu’il existe des gisements à exploiter sur les îles, le Danemark se fait conciliant. »

Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd :

« C’est Shakespeare qui avait dit, il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark ! Je suis à moitié danois, ça fait réfléchir ! Les lois européennes interdisent le massacre des baleines. Ce qui veut dire que les îles Féroé ont une dispense et sont sous protectorat du Danemark. Les lois européennes ne s’appliquent pas pour eux. Le Danemark protège le Grind, il est donc complice du crime ! Que fait le parlement européen ? En fait, ce que nous disent clairement les Japonais avec le film The Cove, c’est que nous faisons pareil ! Nous devons retourner sur place et mettre la pression. Ce massacre est une aberration, contre nature. C’est une des priorités de Brigitte Bardot et faire pression sur les pays européens. A Terre-Neuve, les globicéphales ont disparu. Aux îles Féroé, lorsqu’un groupe est pris en chasse, ils tuent tout le monde ! Le combat ne fait que commencer !

Regardons objectivement les choses, la chair de globicéphales ne se consomme plus car trop de mercure. Les féringiens ne pêchent pas non plus parce qu’ils sont pauvres, le smic sur les îles Féroé s’élève à 3000 euros par mois. Les chasses se font à jet ski et autres bateaux ultramodernes. Les îles Féroé se disent indépendantes mais bénéficient de nombreuses subventions des pays européens et curieusement quand ces indépendantistes féringiens prétendent au gisement et autres substances qui serait à même de couler joyeusement sur ses terres, le Danemark rappelle ses priorités ! C’est normal, nous parlons de grosses sommes d’argent ! Le massacre des globicéphales, le Danemark  s’en moque, le peuple peut en user jusqu’à la lie, pourvu qu’il ne touche pas au lien du sang, au précieux gisement ! »

François Xavier Pelletier, ethno-cétologue :

« En principe, il y a un chef de chasse, mais ceux qui encadrent se trouvent vite débordés. Très souvent, les tueries se passent le soir, les voitures sont sur les berges. C’est l’hystérie collective, les visages sont méconnaissables, c’est l’anarchie la plus complète, l’odeur du sang est partout. Les orques, les dauphins ne rentrent pas dans les données officielles. 950 globicéphales ont été massacrés lors des dernières chasses. En 1983, il existait 18 baies pour la chasse, maintenant elles sont au nombre de 23, imaginez qu’il n’existe pas de quota.

L’Europe est responsable. Par ailleurs, la viande est impropre à la consommation, trop de mercure, très chargée en métaux lourds. Il y a des accords scientifiques et technologiques avec les îles Féroé qui touchent de nombreuses subventions des pays européens, ils ont donc un rôle en tant qu’européens, mais ils ne s’en soucient guère. »

Pour lire le dossier complet avec notamment l’allocution de Brigitte Bardot, cliquez ici : Paris London, Dossier Spécial Féroé.

Pour accéder au site du Paris London, cliquez sur l’image ci-dessous :

Paris-london

Un grand merci à Annie Bocquet, fondatrice et directrice du Paris London, et qui m’a permis de vous rendre accessible ce dossier consacré aux îles Féroé.