Certains dauphins préparent la seiche avant de la manger
les dauphins ont développé de nombreuses techniques de chasse, transmises entre individus et de génération en génération… si bien que des chaque groupe peut avoir des façons de faire qui lui sont propres – autant de “cultures dauphines” différentes, qui ne cessent d’émerveiller les spécialistes par leur richesse, leur diversité et leur complexité.
Certains dauphins chassent en groupes, en formant des “boules de poissons” géantes dans lesquelles ils viennent piocher (voir la dernière partie du documentaire dauphins, les danseurs de l’océan dans la section vidéos), d’autres utilisent la rive pour acculer leurs proies, tandis que d’autres encore leur flanquent des coups de queue pour les assommer ou utilisent le “cri qui tue” du dauphin. Des outils sont de plus parfois utilisés : les dauphins se munissent d’une éponge qu’ils fixent sur leur rostre, afin de protéger ce dernier lorsqu’ils creusent dans les fonds sédimentaires.
La préparation de la seiche : “cours de cuisine” dauphine
Récemment, un comportement inconnu jusqu’à ce jour a été découvert par une équipe de recherche australienne. Ce qui impressionne dans cette étude, c’est la capacité d’adaptation du dauphin, qui a développé une technique spécifique à la consommation d’une proie particulière. Dans le cas observé, il s’agit de la seiche géante (Sepia apama). Alors, comment s’y prend le dauphin (ici le Tursiops aduncus) pour préparer son repas ?
A. En premier lieu, le dauphin fait sortir la seiche des algues où elle se cache, de manière à ce qu’elle nage dans un endroit découvert.
B. Le dauphin se positionne à la verticale et immobilise la seiche contre le fond sableux avec son rostre, puis il donne un puissant coup de queue, tout en effectuant une torsion, ce qui brise l’os de la seiche et la tue instantanément.
C. Le dauphin remonte rapidement la seiche.
D. Il la secoue ensuite énergiquement jusqu’à ce qu’un large filet d’encre soit libéré. Il continue jusqu’à ce que toute l’encre soit vidée.
E. Le dauphin retourne vers les fonds sableux, sur lesquels il frotte vigoureusement la seiche de façon à râper la peau dorsale et à libérer l’os de seiche.
F. Le plat est prêt, le dauphin n’a plus qu’à l’ingérer. A noter que lorsque la tête et le corps de la seiche ont été séparé durant l’opération, le dauphin ne consomme que la tête (avec les organes digestif qui y sont rattachés).
De cette manière, le dauphin se débarrasse des parties indigestes de la seiche et de l’encre qu’elle contient. Voilà qui clôt notre petit cours de cuisine dauphine… Bon appétit !
Sources :
. L’article scientifique original de l’équipe de recherche de Julian Finn, Tom Tregenza et Mark Norman.
. Un article en français sur Cétacés info.
Trop mignon le cours de cuisine dauphine. Est ce que les dauphins ont ce genre de processus pour d’autres proies?
Les dauphins adaptent effectivement leurs techniques à leurs différentes proies. L’une des plus impressionnante peut être vue dans le reportage du National Geographic, Dauphins, les danseurs de l’Océan. Elle consiste à faire des bans d’anchois de véritable boules géantes, puis à venir piocher dedans, comme dans un immense garde-manger mobile !
[…] Une culture transmissible d’individu à individu et de génération en génération […]
Encore une preuve de leur intelligence !
Je me demande souvent ce qu’aurait été la vie si c’était les dauphins qui étaient sortis de l’eau? Au fil du temps, de leur évolution, auraient ils faits les mêmes conneries que l’homme? Qu’en pensez vous? Je pense qu’ils auraient été plus sages et beaucoup moins destructeurs!
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