L’Islande accentue sa chasse et son commerce de la baleine
Cet été, l’Islande a réalisé ses plus grosses prises depuis 25 ans, en tuant plus de 200 baleines. Le marché local pour la viande de baleine est très restreint et le pays prévoit d’exporter des milliers de tonnes de viande vers le Japon.
La Commission Baleinière Internationale, qui interdit la chasse commerciale à la baleine, et la CITES, qui interdit le trafic international de produits issus de la baleine, semblent incapables de stopper les (ex)actions de l’Islande. Mais l’Union Européenne le pourrait.
L’Islande est candidate pour devenir membre de l’UE, qui interdit la chasse et le commerce de la baleine. Le WDCS demande votre aide pour s’assurer que les 28 membres de l’UE fassent pression sur l’Islande pour appliquer cette interdiction et qu’aucune dérogation ne soit tolérée !
Le WDCS vous appelle à vous faire entendre des preneurs de décisions ! Cliquez ici pour signer et envoyer la lettre du WDCS. Vous pouvez également ajouter un commentaire à ce courrier qui sera, entre autres, envoyé au Ministre français de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo.
Mise à jour
Une dépêche AFP relayée par Réseau-Cétacés nous apprend que le 5 octobre, vingt-six pays dont onze de l’Union Européenne ont appelé Reykjavik à respecter le moratoire sur la chasse à la baleine.
“Nous encourageons le gouvernement islandais à adhérer au moratoire international sur la pêche commerciale à la baleine et à réexaminer sa décision d’augmenter ses quotas (de pêche) aux baleines de Minke (Balaenoptera acutorostrata) et rorquals (Balaenoptera physalus), deux espèces inscrites sur la liste internationale des espèces en danger (CITES)”.
Le Fond International pour la Protection des Animaux (IFAW) a également invité le nouveau gouvernement islandais à “tenir compte de la critique internationale.” “La persistance de l’Islande à maintenir cette chasse inhumaine et non durable place ce pays en marge du reste de l’Europe”, estime l’association.
Source :
Whale and Dolphin Conservation Society
Correction, l’Islande ne fait pas partie de l’UE, mais a posé sa candidature en juillet 2009. L’Europe peut donc faire pression pour qu’elle arrête, mais je pense que de facto, si elle y entre elle devra respecter les règlementations en vigueur.
Tu as tout à fait raison, j’avais mal traduit… Je corrige cela. Merci Olivier !
c’est une honte de chasser des animaux en voie d’extinction et c’est une menace pour la biodiversité
C’est scandaleux. Restons mobilisés et espérons que cette pratique cessera bientôt !
Comme le dit Olivier, le nouveau gouvernement Islandais a formulé officiellement en juillet la candidature de l’Islande à l’Union Européenne. Mais les sondages montrent qu’une large majorité de l’opinion publique Islandaise (61 %) est opposée à l’entrée dans l’U.E. … Et comme il faudra un référendum, cette adhésion semble compromise.
Dommage, car l’adhésion à l’U.E. pourrait constituer un puissant levier contre la chasse baleinière en Islande.
Remarquons (déplorons …) au passage que même sur un sujet aussi fondamental, l’Union Européenne ne parvient pas à parler d’une seule voix, au nom de tous ses Etats membres … L’appel lancé le 2 octobre à l’Islande par 26 pays ne l’a été que par 11 Etats membres de l’U.E. seulement.
Précision par rapport au paragraphe qui est sous la photo : « La Commission Baleinière Internationale, qui *interdit la chasse commerciale à la baleine*, et la CITES, qui interdit le trafic international de produits issus de la baleine, semblent incapables de stopper les (ex)actions de l’Islande. »
On lit souvent cela, en effet … Mais la Commission Baleinière Internationale n’interdit rien du tout. Tout simplement parce qu’elle n’a strictement aucun pouvoir. Elle n’est qu’une chambre d’enregistrement de ce que chaque pays veut bien s’imposer (ou pas). Et tout cela sur fond d’intérêts économiques, financiers et politiques majeurs.
La principale faiblesse de la CBI porte un nom : le « droit d’objection ». Cette clause, incluse dans ses statuts (article 5.3), permet à un Etat membre de la Commission de s’afranchir des décisions prises lorsqu’il les juge « inappropriées par rapport à ses intérêts nationaux ». Tout simplement.
Un moratoire de la CBI sur la chasse commerciale à la baleine existe depuis 1986. L’Islande a observé strictement ce moratoire pendant près de 17 ans, mais elle a réintégré la CBI en 2002 pour formuler (comme les règles de la CBI le lui permettent) une « objection » lui permettant officiellement de reprendre la chasse à des fins dites « scientifiques » à partir de 2003, puis « à des fins commerciales » depuis 2008 (ce qui est moins hypocrite, désormais, que le Japon qui prétend toujours devoir tuer près de 1000 baleines à des fins dites « scientifiques »).
Il n’est donc pas exact, sur le plan du droit international, de dire et d’écrire que l’Islande « viole » le moratoire de la CBI.
Par ailleurs, s’agissant du commerce international des produits issus de la chasse baleinière, l’Islande, dans le cadre de la Convention de Washington relative au commerce international des espèces protégées (CITES), a émis une autre « objection » qui lui permet d’exporter légalement, sur le plan du droit international, de la viande et de la graisse de baleine vers le Japon, qui est également signataire de cette « objection » (à noter que cette possibilité reste au demeurant théorique car le marché japonais est lui-même saturé et l’Islande n’a pas pu exporter ces produits vers le Japon).
Pour en savoir plus sur la Commission Baleinière Internationale (CBI), on trouvera ici un bon article de synthèse, avec l’historique de cette Commission, son fonctionnement et surtout ses faiblesses : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/rubrique_imprim.php3?id_rubrique=14358
Et pour une information plus complète, à la source, le site officiel de la CBI :
http://www.iwcoffice.org/commission/iwcmain.htm
Christian.
Merci pour toutes ces précisions et ces liens très intéressants, Christian !
Le terme violation n’est sans doute pas le plus approprié, en effet, surtout si l’Islande déclare vouloir poursuivre sa chasse à la baleine à des fins commerciales.
En revanche, pour le Japon : étant signataire de ce moratoire et membre de la CBI, il « piétine » ce qu’il a lui même signé en camouflant en chasse à des fins scientifique une chasse qui est purement commerciale… Quand on viole les clauses d’une convention (ou moratoire) qu’on a soi-même signé (c’est tautologique comme phrase, mais c’est pour bien expliquer), n’y a-t-il pas là une infraction quelconque (qui restera impunie quoi qu’il en soit puisque la CBI n’a en effet pas les moyens de faire respecter le moratoire par ses signataires).
De plus, si le Japon veut chasser la baleine, quel est son intérêt à déguiser sa chasse en recherche plutôt que de chasser ouvertement ? Une question d’image à l’international ?…
sauvons les !!!!!!!!!!!!
Qui fixe les limites? En ce qui concerne le sanctuaire baleinier de l’Antarctique, créé en 1994, ce sont les Etats représentés au sein de la Commission baleinière internationale. Ses décisions sont contraignantes pour les Etats membres, dont le Japon. Mais elle n’a pas les moyens d’arraisonner et de confisquer les baleiniers sauvages qui agissent dans la complète illégalité. Ce sont donc eux qui imposent leur pêche de façon autoritaire et méprisante pour la communauté internationale.
Je n’aime pas plus que vous la faucille et le marteau, fussent-ils verts. J’ai déjà critiqué sur ce blog la politique de contrainte et d’interdiction suggérée par certains milieux écologistes. Et je ne pense pas qu’il faille éliminer les humains. Je suis même contre la décroissance.
Mais la chasse à la baleine est un exemple typique de destruction d’une espèce majeure où l’action humaine est directement impliquée, sans raison impérative.
y’a rien à dire face au pognon généré . on est quoi ? des pions ! les animaux avec ! que l’on balaie d’un coup de main . tu as raison pierre sur les japonais ! ils veulent se faire bien voir mais quoi ? ils nous prennent pour qui ? pfffffff . des pions j’vous dis !