dauphins, les danseurs de l’Océan
Un reportage du National Geographic
Comme a son habitude, l’équipe du National Geographic nous livre un documentaire de qualité. Cependant, ce “dauphins, les danseurs de l’océan” ne laisse pas un souvenir excellent. Je l’ai regardé à deux reprises et, chaque fois, il m’a laissé laissé un petit arrière-goût de je ne sais quoi pas forcément très agréable.
En premier lieu, le titre “les danseurs de l’océan” ne correspond pas à l’image véhiculée par le film. Celui-ci, plutôt que d’insister sur la beauté de l’animal, s’efforce au contraire de dépeindre le “côté sombre” que traduisent certains de ses comportements. Cette volonté d’aller à l’encontre de l’image de Flipper (celle d’un dauphin “toute douceur et gaieté”) donne un côté un peu partial à l’entreprise – même si elle part d’un bon sentiment.
Le reportage débute par un rappel tout simple : les dauphins que nous voyons dans les marinas nous renvoient une image d’un dauphin amuseur et gentil, mais les dauphins sauvages n’ont rien à voir avec cela. C’est dans l’océan qu’il faut les observer pour réellement les comprendre.
Techniques de pêches
Chaque groupe de dauphins vivant dans un lieu donné peut avoir des mœurs et des techniques de chasse qui lui sont propres. Le documentaire du National voyage ainsi à travers différents groupes, qui ont chacun leurs particularités.
Certains dauphins utilisent par exemple la berge ou la plage pour pêcher les poissons (en les acculant ou en les faisant sauter sur le rivage). De belles images sont données à voir, où l’on peut également constater le caractère opportuniste d’autres espèces. Par exemple, celui des mouettes se positionnant là où pêchent les dauphins, dans le but d’emporter les proies échouées.
Le “côté obscur” du dauphin
Ce qui caractérise le reportage du National Geographic, c’est son insistance sur le côté sombre des dauphins, qui sont ainsi, très notamment : “parmi les seuls animaux à être capables de tuer pour une autre raison que de se nourrir”.
On apprend que les dauphins, en particulier les “bottlenoses” (Tursiops truncatus), sont bagarreurs. Ils mettent parfois à mort le petit d’une femelle dans le but de la rendre à nouveau disponible sexuellement. En Australie, on rencontre même des bandes de dauphins “violeurs”, qui capturent et gardent captives des femelles, dans le but d’être leurs seuls partenaires sexuels. Des alliances entre mâles permettent d’assurer la surveillance des dauphines prisonnières.
Le reportage tient ainsi à souligner le fait que le dauphin a plusieurs facettes, pas forcément positives, “tout comme les humains”.
L’apprentissage des jeunes delphineaux
Sur une note plus joyeuse, le documentaire suit quelques femelles avec leurs petits delphineaux. L’apprentissage du bébé dauphin dure de 3 à 6 ans et, pour lui, le meilleur moyen d’apprendre est le jeu. Il y a ainsi l’épisode du poisson-coffre (non comestible), avec ses images cocasse montrant un delphineau qui s’entraîne à la chasse sur un poisson non comestible (et en conséquence franchement pas affolé !).
La grande famille des dauphins
Après cela, le film part – à mon sens – un peu dans toutes les directions. Nous est présentée succinctement la “grande famille” des dauphins : orques, globicéphales, orques naines, dauphin boréal. Puis on nous rappelle que les dauphins sont des prédateurs. Ce passage donne à l’ensemble du documentaire un côté un peu dispersé, on ne voit plus exactement où veulent en venir les auteurs.
Le final, grandiose !
Peu après, le reportage s’achève sur des images magnifiques.
Un groupe de dauphins prend d’assaut un banc d’anchois gigantesque, de 20 mètres d’envergure. Leur technique consiste à densifier ce banc, en tournant autour et en l’effrayant, dans le but d’en faire une immense boule, piégée juste en dessous de la surface de l’eau. Ils viennent ensuite piocher dans ce garde-manger !
C’est très bien filmé, dynamique, impressionnant, et les jeux de lumière ont quelque chose de quasi hypnotique. De mon point de vue, ce passage à lui seul suffit à justifier le visionnement de ce documentaire.
M’enfin, même si maintenant que je vous ai tout raconté dessus, ce n’est plus vraiment la peine de le voir ! 😛
Points forts :
– Les auteurs prennent le parti de montrer les dauphins dans des contextes parfois violents, pour pallier l’image renvoyée par les delphinariums. Ceci peut être instructif quant à la nature sauvage de ces créatures.
– De très belles images sous-marines.
– Une ambiance sonore “immergente”.
Points faibles :
– On a l’impression que c’est avant tout l’image “romantique” du dauphin que le documentaire cherche à détruire. L’objectif est en soi assez louable mais à force d’insister sur le “côté sombre” des dauphins (qui sont avant tout des carnassiers, qui peuvent être très agressifs, voire tuer pour le plaisir, etc.), on en ressort presque avec un sentiment de dégoût et de malaise. L’accumulation de ces faits a un quelque chose de partial.
– Il y a quelques longueurs, et même deux ou trois répétitions.
– Le tout donne l’impression d’un ensemble un peu disparate. Le sujet est effectivement très vaste, mais le documentaire manque de cohésion.
Si ce docu seul ne vaut pas le coup, il existe en revanche un coffret 2 DVD qui inclut "Orques, prédateurs des mers". Ce dernier est excellent.
Enfin, pour ceux qui possèdent déjà ce(s) reportage(s), ils sont disponibles dans la section vidéos de dauphins sur ce site ;).
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