Recueillie. . . puis emprisonnée !
Rendez Morgan à sa famille !

Morgan est une jeune orque qui fut recueillie, le 23 juin 2010, non loin des côtes de la mer des Wadden, au nord-ouest des Pays-Bas. Fragile, elle a été aussitôt transportée vers le delphinarium de Harderwijk afin d’y recevoir les premiers soins.

« Morgan était très faible et très amaigrie. Complètement déshydratée, elle ne pesait plus que 430 Kilos. Aussi avons-nous pris la décision, en concertation avec le Ministère de l’Environnement, de la capturer puis de l’emmener au Harderwijck Dolfinarium pour lui rendre des forces« , avait déclaré à l’époque du sauvetage M. Bert van Plateringen, le porte-parole du parc marin hollandais. « Nous ne savons pas d’où elle vient ni comment elle est arrivée là« , avait-il  ajouté, précisant que le cétacé noir et blanc était une jeune femelle d’environ 3,5 mètres de long, âgée d’un à deux ans.

M. van Plateringen  avait également précisé que cette orque, transportée dans un camion spécialement aménagé, resterait dans un bassin du delphinarium jusqu’à ce qu’elle soit en état d’être remise en liberté et de subvenir elle-même à ses besoins. On sait que les orques vivent en groupe dans des eaux plus profondes que celles de la mer des Wadden, notamment au large des rivages norvégiens, écossais ou bien encore à proximité de Gibraltar. La dernière observation d’une orque en mer des Wadden date de 1947. En 1963, le cadavre d’une autre « baleine tueuse»  s’était échoué sur une plage de Noordwijk (ouest), selon les services du Ministère de l’Environnement.

Depuis lors, Morgan a retrouvé la santé. Elle a donc été déplacée dans un bassin plus vaste, sans autre contact qu’avec ses soigneurs.

Quant à la direction du parc marin, elle semble avoir oublié ses promesses. Avec l’assentiment du ministre de l’environnement, M. Henk Bleker, il a été décidé que la jeune orque ne serait jamais relâchée en mer à proximité de sa famille, mais bien expédiée vers le delphinarium « Loro Parque » à Tenerife (îles Canaries). Ce choix est jugée illégal par l’association néerlandaise «Orca Coalitie» et fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire devant un tribunal.

Non au transfert vers l’Espagne (de 3227 km)
qu’on veut lui faire subir !

Il semble en effet que le Dolfinarium de Harderwijk n’a mené aucune action pour préparer Morgan au retour à la vie sauvage, ni cherché véritablement quel était son « pod » d’origine

« Depuis près d’une année, pourtant, plusieurs organisations internationales spécialisés dans la réhabilitation des cétacés avaient mis au point un plan détaillé pour rendre Morgan à sa famille » a rappelé récemment Orka Coalitie.

Par ailleurs, le fait de vivre à «Loro Parque», le delphinarium espagnole où l’orque risque d’être envoyée, entraînera pour celle-ci une grave détérioration en terme de conditions de vie. Morgan sera placée dans un bassin encore plus petit que celui où elle se trouve aux Pays-Bas et toujours aussi seule, les orques captives de Loro Parque étant séparées les unes des autres en dehors des spectacles. L’un des arguments du ministre Henk Bleker pour justifier le déplacement de Morgan à Tenerife était en effet qu’elle ne se trouvait pas en compagnie d’autres congénères.

Quant à l’étude de son dialecte menée par le delphinarium hollandais, elle a prouvé, avec une précision  de 77,7%, que Morgan était issue d’un « pod » norvégien. Selon le Ministère, la marge d’erreur est trop grande et l’orque, qui ne retrouvera jamais les siens,  deviendra désormais la propriété de Seaworld Parks & Entertainment, une chaîne américaine de parcs d’attractions.

Ce choix est évidemment aberrant : tous les experts en éthologie marine savent qu’aucune orque ne peut être détenue dans des conditions adéquates en captivité, tout à la fois du fait de sa taille, de son degré d’intelligence et de ses structures sociales. Le stress subi par ces grands cétacés en bassins, les spectacles bruyants et répétitifs, l’ennui, l’absence de proies vivantes et d’activités de chasse sont autant de facteurs qui contribuent à provoquer l’immunodépression et à  causer une mortalité trois fois plus élevée chez la population captive qu’au sein des  populations sauvages. Paradoxal, quand on se souvient que ces dernières se voient pourtant  soumises à tous les dangers de la vie en mer et qu’elles ne disposent bien évidemment d’aucun soin vétérinaire en cas de maladie !

Il faut savoir que, selon les chiffres officiels, 156 orques ont déjà trouvé la mort en captivité depuis les premières captures de l’espèce à des fins récréatives et commerciales.

Un groupe d’experts a par ailleurs souligné que la décision du delphinarium de Harderwijk était loin d’être désintéressée. Cette entreprise vit en effet de l’exhibition de cétacés captifs. L’intérêt des parcs marins à l’égard de la jeune Morgan tient à son potentiel reproductif considérable et à son patrimoine génétique « frais», indispensable aux programmes de reproduction de l’espèce en captivité pratiqués, entre autres, par Sea World aux USA, Loro Parque en Espagne, le Marineland d’Antibes en France ou le Kamogawa Sea World au Japon. Soulignons enfin que l’exhibition d’orques rapporte énormément d’argent aux delphinariums. Le coût d’une orque en âge de se reproduire est estimé à près de 10 millions de dollars.

Participer à la campagne  « Liberté pour Morgan ! »

L’association Orka Coalitie continue à se battre jour après jour pour inverser le cours des choses et rendre à Morgan sa liberté, tant sur le plan judiciaire que scientifique. Mais elle a besoin d’aide pour mener cette lutte à terme !

La Dolphin Connection a donc décidé de soutenir financièrement cette association. Faites de même ! Aujourd’hui encore, nous pouvons sauver Morgan !

Pour envoyer un don, cliquez sur le bouton ci-dessous :

(La campagne est terminée depuis le 20 novembre 2011.)

L’objectif de Orka Coalitie est de rassembler 3000€ pour financer le procès. Sur la page officielle de la collecte, le montant des dons s’élève à l’heure actuelle à 410€. Du côté de La Dolphin Connection et de ce blog, nous avons pour l’instant récolté plus de 1000€ grâce à votre aide.

Il faut que vous sachiez que l’intégralité de cette action en justice est uniquement financée par les dons, du public, de philanthropes et de passionnés comme vous. Donc, si vous pouvez apporter votre contribution dans cette action, elle est plus que bienvenue !

Pour vous convaincre que Morgan sera mieux en liberté, comparez simplement ces deux vidéos !

Un show de Loro Parque :

La liberté :

Autres informations importantes sur Morgan

On connaît le pod d’origine de Morgan, on sait donc où se trouve sa famille !

L’analyse des sifflements stéréotypés de Morgan révèle que 92% des appels lancés par Morgan correspondent au dialecte des orques norvégiennes spécialisées dans la chasse aux harengs. 77.7% de ces sons (soit 7/9) sont assimilables au groupe P. Les enregistrements utilisés pour obtenir ces chiffres ne dépassaient pas la durée d’une heure, alors que peu d’études ont été menées sur le terrain et que d’autres enregistrements s’avèrent donc nécessaires.

Enfin, les vocalisations de Morgan sont celles d’une orque prisonnière âgée d’à peine plus d’un an, c’est à dire peu élaborées du fait de son jeune âge et mélangées sans doute des cris de détresse incohérents.  Malgré cela, la correspondance est frappante et les appels de Morgan auraient du être diffusés auprès des clans concernés, afin d’observer leur réaction.

Il n’en fut rien.

Face à ces premiers résultats extrêmement dérangeants pour le projet d’un transfert à Loro Parque (téléphoné d’avance sous la pression de Sea World), le Hardewijck Dolfinarium a pris la douteuse décision d’interrompre l’analyse des sons produits par la petite captive et d’affirmer que ceux-ci n’étaient pas suffisamment probants que pour mettre en place un plan de réintroduction en mer.

Chassez le naturel, il revient aux galop : les parcs marins ont pour politique de ne JAMAIS remettre en liberté ni les dauphins ni les orques !

Tel est finalement l’enjeu central du procès qui oppose Orka Coalitie, scientifiquement soutenue par la Free Morgan Foundation, à la direction du Delphinarium de Harderwijck, soutenue par le Ministre de l’Environnement des Pays-Bas.

Merci de votre aide !

Sources :
. http://en.wikipedia.org/wiki/Morgan_(orca)