Une étude vient de révéler que, contrairement à ce que l’on croit, les dauphins ne « sifflent » pas, mais parlent bien, de la même manière que les humains.

Le texte qui suit est la traduction d’un article sur Discovery.com :

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POINTS-CLEFS :

  • les dauphins produisent des sons de la même manière que les humains, et ne sifflent pas ainsi qu’on le pensait jusqu’ici.
  • Tous les odontocètes communiquent d’une manière similaire, dans la mesure où leur anatomie est comparable à celle des dauphins.
  • Ceci permet d’espérer que les humains finiront par comprendre et potentiellement communiquer avec les dauphins.
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Selon une nouvelle étude, les dauphins ne sifflent pas, mais parlent bien entre eux en usant d’un processus très similaire à celui des humains pour communiquer.

Alors que beaucoup de cétacés semblent siffler, l’étude montre que les sons qu’ils émettent sont produits des vibrations analogues au mécanisme des cordes vocales chez les humains et beaucoup d’autres animaux terrestres.

Communiquer de manière similaire à celle des humains résout ce qui serait autrement un problème majeur pour les dauphins.

« Lorsque des hommes ou des animaux sifflent, la hauteur est définie par la fréquence de résonance de quelque cavité contenant de l’air » explique Peter Madsen, l’auteur principal de la recherche publié dans les Royal Society Biology Letters. « Le problème, c’est que quand les dauphins plongent, leur cavité contenant de l’air est compressée à cause de la pression ambiante, ce qui signifie que, s’ils sifflaient réellement, ils devraient produire des sons de plus en plus aigus à mesure qu’ils plongent de plus en plus profond. »

Madsen, chercheur du Département des Sciences Biologiques à l’Université d’Aarhus, et son équipe, ont étudié la manière dont communiquent les dauphins en numérisant et en réanalysant des enregistrements faits en 1977 d’un grand dauphin de 12 ans.

Le dauphin avait inhalé de l’héliox, un mélange composé de 80% d’hélium et 20% d’oxygène – un concoction qui nous fait parler, nous autres humains, et selon l’expression du chercheur, « comme Donald Duck ». La raison en est que le mélange propage le son 1,74 fois plus vite que l’air normal. Si une personne siffle après avoir inhalé de l’hélium, la hauteur du son émis sera 1,74 fois plus haut que si elle sifflait après avoir respiré de l’air.

« Nous avons constaté que la hauteur des sons produits par le dauphin ne changeait pas après qu’il ait inhalé de l’héliox, ce qui signifie que la hauteur du son n’est pas définie par la taille de ses captivité nasale, et par conséquent, qu’il ne siffle pas, » explique Madsen. « Au lieu de cela, il produit du son en faisant vibrait un tissu conjonctif du nez à la fréquence qu’il veut, en ajustant sa tension musculaire et le débit d’air au-dessus du tissu. »

« C’est de la même manière que les humains produisent des sons avec leurs cordes vocales pour parler, » ajoute-t-il.

Le chercheur pense que cette découverte s’applique à toutes les baleines à dents, puisqu’elles ont une anatomie nasale similaire, et qu’elles « font toutes face au même problème concernant la production du son lors des plongées en profondeur. »

En ce qui concerne ce que les dauphins communiquent, on sait qu’ils échangent des informations sur leur identité, ce qui les aident à rester connectés même lorsqu’ils traversent de larges étendues d’eau.

De la même manière que les hiéroglyphes égyptiens ont été déchiffrés, les chercheurs pourraient déduire le sens des signaux sonores des dauphins. En plus des sons simili-sifflés, les dauphins produisent des clics et des pépiements, ce qui suggère qu’ils participent à des interactions sociales très complexes et sophistiquées.

Cymaglyphes d'un dauphin adulte (gauche) et d'un jeune dauphin (droite)

« Il y a de très solides preuves que les dauphins sont capables de « voir » avec les sons, un peu comme les humains utilisent les ultrasons pour voir un enfant dans l’utérus de sa mère, » explique Kassewitz. « Le CymaScope nous donne un premier aperçu de ce que les dauphins peuvent « voir » avec leurs sons. »

Il ajoute : « Je pense que tout le monde adorerait avoir l’opportunité de parler avec un dauphin. Et je suis persuadé que les dauphins adoreraient avoir la chance de parler avec nous – ne serait-ce que pour la raison de leur propre préservation. »

Un autre aspect intéressant de cette nouvelle étude est de démontrer comment les animaux peuvent développer une capacité, la perdre, puis la faire évoluer à nouveau. Les ancêtres terrestres des dauphins  produisaient certainement des sons de la même manière que les humains. Ils ont perdu cette capacité en passant dans le milieu marin, et l’ont ensuite retrouvé, mais « en utilisant une anatomie complètement différente de leur nez, » explique Madsen.

En ce qui concerne le véritable sifflement, les dauphins peuvent l’apprendre, tout comme le font les humains pour s’amuser, mais Madsen « ne pense pas qu’ils le font dans leur milieu sauvage, car ils ont développé au cours de l’évolution une manière beaucoup plus efficace de produire le même son. »

Source :

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