les dauphins ne dorment que d’un oeil
Par Francis TEMMAN
Rester éveillé pour respirer ou mourir en dormant. Pour résoudre ce dilemme, les dauphins ont développé un remarquable mécanisme d’adaptation au milieu océanique qui permet à ces mammifères marins de ne faire « dormir » qu’une moitié de leur cerveau à la fois.
« Chez le dauphin, la respiration est un acte volontaire, et non réflexe, comme chez l’homme. En plein océan, une perte de connaissance serait fatale. S’il ne respire plus, il meurt », explique Jon Kershaw, responsable animalier au parc Marineland, à Antibes. Pour arriver ainsi à « dormir tout en restant éveillé », le dauphin « éteint » un de ses hémisphères cérébraux, tandis que l’autre moitié du cerveau assure le contrôle des fonctions vitales et, en premier lieu, la respiration.
Durant ces périodes de sommeil dit « unihémisphérique », le métabolisme se ralentit et le cétacé ne bouge quasiment plus. les dauphins endormis peuvent ainsi être aperçus, flottants à la surface, un oeil ouvert et une nageoire qui dépasse de l’eau. Ensuite, ils changent de côté, « déconnectent » l’autre moitié de leur cerveau et ferment l’autre oeil.
Le « demi-cerveau » éveillé peut ainsi assurer la position idéale du corps pour se maintenir en surface et contrôler l’ouverture/fermeture de l’évent.
Ce « sommeil unilatéral » a pu être établi en laboratoire. Les chercheurs ont pu mesurer des ondes cérébrales lentes sur l’hémisphère « endormi », tandis que l’autre restait éveillé (ondes rapides). Vingt minutes plus tard, le schéma s’inversait.
les dauphins dorment environ huit heures par jour de cette façon, par tranches de quelques minutes à deux heures. « En fait, on ne sait pas vraiment s’ils dorment ou s’ils se reposent tout simplement car dès qu’on arrive, les dauphins se réveillent d’un coup, pas comme les otaries qui émergent plus difficilement », souligne Jon Kershaw.
En captivité, les soigneurs du Marineland peuvent observer ces phases de demi-sommeil, notamment lors des périodes de surveillance de nuit lorsqu’un bébé est né chez les dauphins Tursiops du parc. « On les voit doucement dériver à la surface du bassin, surtout entre deux heures et cinq heures du matin », poursuit le responsable.
Une récente étude de neurobiologistes de l’université de Californie (UCLA) a montré que les jeunes dauphins, eux, restent éveillés 24 heures sur 24 durant leurs premières semaines. Les mères surveillent en continu les petits et ne dorment donc pas non plus. Un constat qui va à l’encontre des théories admises jusqu’à ce jour sur le sommeil et le développement des mammifères qui sont de gros dormeurs à la naissance.
Il faudra plusieurs mois pour que le bébé dauphin adopte le rythme de vie normal des cétacés, soit cinq à huit heures de sommeil par jour, et que la maman insomniaque puisse enfin s’accorder quelques moments de repos.
Enfin, les chercheurs se sont penchés sur un autre mystère: les dauphins rêvent-ils ?
La quasi-totalité des études réalisées en laboratoire après l’implantation d’électrodes n’ont pas permis de prouver l’existence chez le dauphin de périodes de sommeil paradoxal (dit « REM », Rapid Eye Movement), généralement associées avec les instants de rêve, ce qui ne veut pas nécessairement dire que les dauphins ne rêvent pas. Cette absence possible de sommeil paradoxal chez les dauphins et les cétacés représente en tout cas encore une énigme pour les chercheurs.
Crédit/Photo : FlickR Moophisto
Si une moitié de cerveau dort les muscles de la moitié correspondante (controlaterale) du corps doivent entrer en atonie . Cela ne pourrait-il pas provoquer un desequilibre qui doit être retablit par un mecanisme quelconque ?
[…] Sources : ************************************************************ Respiration des cétacés : ► http://www.orques.fr/index.php?page=biologie-appareilrespiratoire ► https://www.blog-les-dauphins.com/le-sommeil-des-dauphins/ […]
Pourquoi le sommeil ne se généralise-t-il pas aux deux hémisphères via le corps calleux?
[…] dauphins dorment toujours d’une moitié du cerveau seulement, tandis que l’autre demeure éveillée et en alerte, afin de repérer d’éventuels […]